(au sujet de la proposition de nationalisation des langues et cultures de France)
Dans l’état actuel du débat sur les langues et cultures de France, trois solutions :
* L’État, qu’il considère ou qu’il ne considère pas que les langues indigènes de France (que beaucoup appellent les « langues régionales », cherchant le bâton pour battre ou se faire battre) sont « patrimoine national », ne construit pas de politique positive, répond aux pressions en faisant toujours traîner, en accordant quelquefois des avancées sur le terrain régionaliste puis en revenant en arrière, etc. Auquel cas les régionalismes se renforcent dans leur détermination, sinon dans leur audience.
* L’État considère que les langues régionales font partie du patrimoine national parce que, en tant que langues/cultures appartenant aux regions qui elles-mêmes appartiennent à la nation, elles sont « nationales ». Et il construit une politique positive dans ce sens, régionaliste. Encourageant sans le vouloir ceux qui veulent, reliant politique et culture, des régions à la catalane (des « nations en devenir »): volonté de prendre la France en sandwich entre l’Europe et les régions, négation des apports de la langue/culture/civilisation française à tous les Français.
* L’État considère que les langues indigènes de France ne sont pas « régionales », n’appartiennent pas aux régions ni aux gens qui les habitent, mais appartiennent directement à tous les français c’est-à-dire à toute la nation parce que :
** leurs apports ont contribué à construire cette nation, cette identité française, ** la langue/culture française a contribué très fortement à construire les langues/cultures occitanes, corses, bretonnes, alsaciennes, basques et catalanes de France, etc. Auquel cas tout est renversé.
Il suffit que dans les programmes scolaires et universitaires, dans les programmes des écoles publiques, cette évidence historique soit posée (et bien sûr réfléchie, mise en perspective, débattue dans ses problèmes, construite) pour que :
* 90 % des revendications des régionalistes et de défenseurs des langues de France soient satisfaites.
* Tous les français, sachant ce qu’il en est de la Corse, de la Bretagne, etc et de leurs langues/cultures puissent :
** mieux connaître/comprendre la France ;
** mieux mesurer eux-mêmes la force des apports de ces cultures et, à la fois, mesurer leurs limites.
Conséquences :
* Au lieu de mettre en doute la France, tous ces gens, militants et sympathisants (plusieurs centaines de milliers de personnes actives, présentes sur leur terrain) vont mettre toute leur énergie à construire la France nouvelle (une politiquement, une dans sa langue d’État, plurielle dans ses langues de culture).
* Cette pluralité de langues de culture va redonner des affluents intérieurs à la langue/culture française ;
* va contribuer à construire une pluralité de centres de pensée dans tout le pays (grandes villes) réglant le problème du centralisme, donnant un vrai sens à la décentralisation culturelle.
Tout cela va renforcer le sentiment national, la solidarité nationale et mettre tout le monde au travail dans l’enthousiasme général.
Voilà la nouvelle « frontière » toute cherchée. Toute transformation démocratique et républicaine de la France passe par cette étape.
Je ne pense pas que l’idée de la diversité des langues sur le territoire français est pu historiquement ou devrait encore pour l’avenir renforcer un identité nationale. Que ce soit le Breton dans sa dimension Celtique comme l’Occitan et bien d’autres, les langues ne sont pas régionales pas plus que nationales ! Qu’est ce que c’est que cette ineptie ?
Je pense dangereux de s’engager sur ce mode de réflexion qui renforce les communautarismes et nationalismes sous couvert d’ouvertures folkloriques. Si on veut une Europe politique c’est dans ce sens qu’il faut oeuvrer et reconsidérer les langues comme un patrimoine de l’humanité sachant qu’elles divisent autant qu’elles unissent.
Dans tous les cas félicitation pour la diversification de ce débat.